Olivier Liron nous parle de “Je suis Murakami”

L’auteur de Einstein, le sexe et moi, Olivier Liron, s’est plongé avec enthousiasme dans Je suis Murakami, la nouvelle malicieuse et érudite de Benjamin Hoffmann : un hommage fantaisiste à la figure de l’écrivain japonais, où la réflexion littéraire flirte avec l’imaginaire le plus débridé.

olivier liron

Comment peut-on attraper le poisson-chat glissant qu’est un texte littéraire, avec la gourde trop petite de la critique et des mots ? Eh bien, bonne question ! L’une des nombreuses que pose cette nouvelle, drôle, imaginative et haletante, Je suis Murakami, écrite par Benjamin Hoffmann, et publiée aux éditions Zone Critique dans la collection Vrilles.

À partir d’une rêverie autour du célèbre écrivain Murakami – on laisse aux lecteurs le plaisir de découvrir l’événement fantastique qui déclenche ce récit –, ce texte brillant et malicieux permet de poser des questions très profondes sur la littérature. 

Avec ce texte réjouissant, Benjamin Hoffmann nous embarque dans une merveilleuse aventure, fantaisiste et joyeuse, riche en imagination, où l’on côtoiera notamment des mondes parallèles, Murakavec et Murakasans, et leur galerie de personnages déjantés. 

Il y a quelque chose de David Foster Wallace, et bien d’autres génies littéraires joyeux, dans cette plume cultivée et érudite.

Cette aventure dont Murakami va devenir le héros – de fiction – regorge de péripéties et de trouvailles, avec un sentiment d’improvisation géniale et quasi musicale. Comme l’exprime le personnage de l’écrivain lui-même : « Ce que j’avais apporté à la littérature — une certaine fantaisie, quelque chose d’inventif et spontané comme l’improvisation d’un musicien de jazz ». 

C’est tout à fait ce plaisir digne de l’écrivain japonais que le lecteur retrouve en lisant cette nouvelle, avec une nonchalance dans le style, une forme de sprezzatura antique digne du Peter Cat, le club de jazz au centre de l’intrigue. 

Je suis Murakami lorgne aussi du côté du Prince et le pauvre de Mark Twain, en proposant un échange de vies… qui définirait d’ailleurs très bien l’expérience de la fiction, lorsqu’on est lectrice ou lecteur. Larguer les amarres et cingler joyeusement pour un univers parallèle, comme cela arrive au Murakami imaginaire du livre de Benjamin Hoffmann, n’est-ce pas aussi cela, lire ? 

Mais ce texte est aussi une très belle histoire d’amour. Et plus intimement, la mélancolie poignante de certaines pages, le motif du fantastique, de la disparition et de la perte me rappellent les nouvelles peu connues mais extraordinaires du regretté écrivain Luis Sepulveda

En bref, Je suis Murakami est à lire pour tous les amoureux de l’écrivain japonais, de littérature, de Miles Davis ou de baseball, mais on n’en dira pas plus ici ! 

Bonne lecture, et prenez garde à la Femme-Chat !


Je suis Murakami, de Benjamin Hoffmann, 10 euros, éditions Zone Critique

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