“No Validation Masculine” d’Emma Barrabi : un manifeste féministe à 17 ans pour dire stop au regard des hommes
Dans ce cri du cœur aussi lucide que percutant, Emma Barrabi démonte les mécanismes de la validation masculine et exhorte les jeunes femmes à s’en libérer. Un texte fort, qui prouve que le féminisme n’a rien perdu de son urgence.
Par Anne Bezon
À quoi ça sert d’être féministe en 2025 ?
C’est une question qu’on entend souvent. Parce que, soi-disant, tout aurait déjà été gagné : le droit de vote (1945), le droit d’ouvrir un compte sans l’autorisation de son mari (1965), le principe d’égalité salariale (1972). Sur le papier, les grandes batailles seraient derrière nous. Mais dans la vie réelle, nous sommes encore loin du compte.
« J’en ai marre. Je vous écris pour pousser un énorme cri de colère [...]. Les filles, notre émancipation n’est pas acquise ! »
Le ton est donné. Ce livre n’est pas un essai. C’est un manifeste. Un cri du cœur.
Emma Barrabi, 17 ans, y partage ses expériences de lycéenne, mais aussi celles de ses amies, pour dénoncer la violence ordinaire d’un sexisme qui persiste, insidieux et tenace.
Elle met des mots très justes sur le male gaze, ce regard masculin omniprésent, qui juge, régit, évalue – et dont les femmes cherchent souvent, malgré elles, l’approbation. De la tenue jugée “trop” ou “pas assez” à la pression d’un corps normé, des ambitions dévalorisées aux codes familiaux hétéronormés, rien n’échappe à cette validation masculine qui continue d’étouffer.
Mais ce livre ne se contente pas de dénoncer. Il propose. Il invite. À briser les chaînes. À résister. À tendre la main aux autres femmes au lieu de se conformer.
Emma appelle à une sororité lucide et puissante, qui refuse la complaisance et les faux-semblants.
Ce qui dérange, ce n’est pas le ton – parfois cru, souvent frontal – c’est la justesse. Parce qu’en refermant ce manifeste, on se dit : “Rien n’a vraiment changé.”
Et que si, à 17 ans, on écrit ça, alors oui : le féminisme est plus que jamais nécessaire.
No validation masculine, Emma Barrabi, 18 euros, Editions Fayard/Pauvert