“Les derniers jours de l’apesanteur” : quand Fabrice Caro explore la nostalgie

Avec Les derniers jours de l’apesanteur, Fabrice Caro raconte la fin d’un monde : celui de l’adolescence. Entre rires et maladresses, chagrins d’amour et boums ratées, il capte ce moment fragile où l’on s’apprête à quitter l’insouciance pour entrer dans l’inconnu.

Par Anne Bezon

Le dernier roman de Fabrice Caro a le goût d’un Carambar, l’énergie d’un titre de Nirvana et les vibrations d’un blouson fluo. Lire Les derniers jours de l’apesanteur, c’est embarquer pour un aller simple vers la fin des années 80… et la fin de l’adolescence.

On y suit Daniel, 18 ans, fraîchement largué par Cathy Mourier (qu’il espère reconquérir), entouré de ses deux amis, Marc et Justin, éternels commentateurs de la cour du lycée. Ajoutez une collégienne mutique à qui il doit donner des cours de maths, une 4L capricieuse, un slow raté sur Lionel Richie, un enterrement incongru et une mère d’élève un peu trop… tactile, et vous obtenez un cocktail aussi absurde que tendre.

Fabrice Caro (auteur des drôlissimes Zaï zaï zaï et Broadway entre autres) excelle encore une fois dans son art de transformer le banal en hilarant, de tirer du trivial une poésie douce-amère. Ici, son humour absurde se teinte d’une mélancolie nouvelle pour cette période si particulière où l’on n’est plus tout à fait un enfant et pas encore un adulte : la fin du lycée et cette étrange apesanteur entre deux mondes.

Alors certes, l’intrigue reste légère (on mentionnera ici l’enquête sur l’élève disparu à peine esquissée) et certaines références années 80 parleront plus aux nostalgiques qu’aux nouvelles générations. Mais on rit, on sourit, on se souvient — et c’est bien tout le charme de ce roman tendre et décalé.


Les derniers jours de l’apesanteur de Fabrice Caro, 20 euros, éditions Gallimard (collection Sygne)



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